CHANGER ET HUMANISER
Changer à l'échelle individuelle, comprendre la réalité de l'Europe
Une approche psycho-socio-politique pour humaniser nos sociétés
Thierry MEDYNSKI
21/09/2023
Nous sommes en France dans une crise totale : politique,
démocratique (avec la disparition des contre-pouvoirs), morale, écologique, migratoire, économique,
financière, sociale avec une accélération du processus de
dégradation depuis les gilets jaunes, puis la crise de la Covid 19 et la guerre en Ukraine
(qui est devenue une guerre entre la Russie et l'OTAN). Et de même que
l'on a assisté à des mensonges (« tous vaccinés, tous protégés » ou encore « les vaccins sont sûrs et efficaces à 95 % »), à
une disparition du débat contradictoire lors de la
crise de la Covid 19 (il faut mener une guerre contre un dangereux
virus, seule la vaccination de l'ensemble de la population pourra nous
sauver, il n'y pas de discussion possible avec ceux qui ne
suivent pas le discours officiel, ce sont de dangereux complotistes) et
à une propagande pour une solution unique, les
vaccins à ARNm, la France s'est engagée dans une voie unique avec une propagande de guerre contre la Russie
(la Russie est la seule responsable de la guerre en Ukraine, il n'y a pas de discussion possible avec Poutine, il n'adhère pas à
nos valeurs sociales et économiques, il représente l'axe du mal), et
ce en l'absence d'une analyse et d'un débat démocratique concernant différentes
questions :
- la
complexité d'un pays, l'Ukraine, profondément divisée entre
Occident et Russie (ce qui n'est pas sans rappeler la question
Yougoslave avec la guerre entre la Croatie et la Serbie), avec de surcroit la présence
en Ukraine de fractions ultra
nationalistes et d'extrême-droite,
- une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre (d'après la Turquie
et Israël, certains pays membres de l'OTAN, dont les Etats-Unis, veulent que la
guerre en Ukraine continue), avec une médiation neutre (ce qui exclut
dans le rôle de médiateur des pays comme la France et l'Allemagne du fait de leur position au sujet des accords de Minsk, le
Royaume-Uni en raison des liens avec les services secrets, et bien sûr les Etats-Unis....), par l'application des accords de Minsk ou encore l'acceptation de la formule Steinmeier,
- le soutien militaire à l'Ukraine, par la fourniture d'armement, la formation de soldats ukrainiens ou la présence de combattants français,
- la
Russie veut-elle envahir, s'emparer de l'Ukraine, voire reconstruire une
logique impériale et coloniale, ou bien la Russie veut-elle protéger
les populations russophones du Donbass, une région bombardée par le gouvernement de Kiev depuis 2014, et garantir sa sécurité ?
-
la genèse d'un conflit prévisible qui a mené à l'invasion de la partie
orientale et russophone de l'Ukraine par la Russie depuis le gel des relations entre la Russie et l'OTAN
le 24 mars 1999 suite aux attaques militaires aériennes lancées par
l'OTAN au Kosovo, le retrait en 2002 des Etats-Unis du
traité ABM interdisant les missiles anti-balistiques,
l'expédition américano-britannique en Irak en 2003
(sur le motif fallacieux d'armes de destruction massive), le
renforcement de la coopération entre l'OTAN et l'Ukraine en 2005 puis en 2008 suite à la Charte de partenariat spécifique entre l'OTAN et l'Ukraine de 1997, et au plan d'action OTAN - Ukraine de 2002, la dénonciation de l'encerclement de la Russie par l'OTAN (à comparer à la crise de Cuba en 1962 où les Etats-Unis n'ont pas toléré la présence de missiles soviétiques pointés sur le territoire américain) lors du
discours de V. Poutine à Munich en 2007, le
partenariat stratégique de 2008 entre les Etats-Unis et l'Ukraine, pour aboutir à la déstabilisation de l'Ukraine lors de la révolution de Maidan (avec l'intervention des Etats-Unis), au début du conflit contre la Russie en 2014 selon les propos du secrétaire général de l'OTAN, et les prévisions en 2019 d'une guerre contre la Russie en 2021/2022 par un propre conseiller du président Ukrainien
- le
partenariat oriental
de l'Union européenne de 2008 et l'opportunité d'intégrer, ou non,
l'Ukraine à l'Union européenne étant donné les problèmes de corruption, (voir aussi les Pandora Papers)
la traite des êtres humains,
le rôle des partis d'extrême-droite (minoritaires mais bien utiles pour attiser un sentiment russophobe) dans
la révolution de 2014 (à l'origine de la réactivation d'un conflit armé
avec les régions russophones du fait du sentiment anti-russe de ces
partis d'extrême-droite), le doute exprimé en 2010 par le Parlement européen sur la compatibilité avec les valeurs européennes (doute non dissipé du fait de la formation par le Canada, depuis 2014, de militaires du régiment Azov, de l'inauguration en 2016 d'une avenue Bandera, de l'année 2019 proclamée « Année de Bandera », de la réaction polonaise à propos du 114ème anniversaire de la naissance de Bandera, ou encore la présence de symboles nazis sur la ligne de front), ce qui n'a pas empêché une rencontre en 2014 entre la Haute représentante
de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique
de sécurité et le parti ukrainien d'extrême-droite.
Quant au bilan de l'Europe, il est catastrophique :
-
l'absence d'une vision géopolitique indépendante et cohérente (à la fin
du XXème siècle, l'Europe a raté l'occasion d'accompagner la troisième mutation
et de contribuer à la construction d'un monde multipolaire), faisant perdre toute crédibilité morale à l'Europe
- l'incapacité à nouer des relations apaisées avec les voisins proches comme la Russie (en voulant convertir la Russie au modèle européen, à ses normes, ou en voulant lui imposer la globalisation économique, alors que la
Russie a son propre système de valeurs) ou encore la Turquie,
- l'échec d'un rapprochement avec la Russie malgré la signature
d'accords de partenariat, la demande d'intégration de la Russie au sein
du Conseil de l'Europe en 1992, la création d'un conseil de coopération
Nord-Atlantique / Russie en 1991 puis d'un Acte fondateur OTAN / Russie
en 1997,
- la participation en 1999 à la guerre en
Yougoslavie sans autorisation des Nations Unies,
- la violation en Europe du droit international, par l'OTAN en Serbie en 1999, par la Russie en
Ukraine en 2022,
- l'absence de respect de l'identité européenne
qui dénature le projet
européen (alors que les Etats-Unis et la Russie sont structurés sur
deux systèmes familiaux opposés, du fait de la spécificité de son
identité, l'Europe pouvait être en mesure d'établir des liens
équilibrés avec ces deux pays), nous conduit au développement
d'un ensemble anti-occidental emmené par la Chine et la Russie, au risque d'un rapprochement militaire entre ces deux puissances et d'un
affrontement avec l'Eurasie,
-
l'incapacité à éviter deux guerres sur son territoire (alors
que la paix est l'un des objectifs majeurs de l'Union
Européenne), en Yougoslavie et en Ukraine (on a au contraire voulu
donner du temps à l'Ukraine pour se renforcer militairement en vue
d'une confrontation future avec la Russie, selon les déclarations d'Angela Merkel et de
François Hollande).
L'Europe aurait
dû tout faire pour pousser l'Ukraine à se libérer de
la corruption, à
se démocratiser, pour que l'Ukraine devienne un Etat neutre
et démilitarisé entre l'Union européenne et la Russie,
- avec la guerre en Ukraine, l'Europe est
prise dans un conflit entre deux pays acculés sur des questions existentielles : la Russie est
sous la menace d'un encerclement par l'OTAN, et porte des valeurs différentes de la civilisation occidentale moderne, tandis que les Etats-Unis se sentent menacés par l'émergence de la puissance chinoise, l'évolution vers une
dédollarisation du monde, l'effondrement de leur hégémonie et de leur économie (les taux de mortalité
maternelle et
infantile
aux Etats-Unis ne font qu'augmenter), la perte de crédibilité de l'OTAN et de son armement. La Russie ne pouvant envisager de
perdre et les Etats-Unis ne pouvant envisager la perte de leur
hégémonie, on peut ainsi craindre l'entrée dans une troisième guerre mondiale, sans compter de plus avec le développement d'un marché noir de l'armement fourni par les occidentaux à l'Ukraine,
- l'approvisionnement en gaz
de l'Europe auprès de l'Azerbaïdjan, un pays qui a les mains libres
pour mener en 2023 une épuration ethnique contre les arméniens,
- une vassalisation de plus en plus marquée envers les Etats-Unis,
- la construction d'un mur entre l'Europe et la Russie,
- une
fracture entre d'un côté des pays de l'Europe de l'Ouest comme
l'Allemagne et la France, même
si ces deux pays sont responsables en partie de l'échec des accords de
Minsk, et de l'autre côté une Pologne soutenue depuis les années 1990
par les Etats-Unis (qui soutiennent l'initiative des trois mers pour « affaiblir les relations entre l’UE et la Russie, menacer le projet de
gazoduc germano-russe Nord Stream et renforcer les exportations
américaines de gaz de schiste vers l’Europe centrale ») et prête à pousser à l'internationalisation du conflit contre la Russie,
-
les élargissements successifs ont été menés sans approfondissement
préalable des institutions européennes,
-
l'échec du sacro saint principe de
concurrence censé favoriser une baisse des prix,
-
le résultat du referendum de 2005 sur le TCE (Traité établissant une
constitution pour l'Europe) n'a pas été respecté,
-
les européens ont payé la mauvaise gestion de la crise financière
de 2008 (une crise dont les racines n'ont pas été ensuite traitées),
ils payent la mauvaise gestion de la crise de la Covid 19, et ils
payent les conséquences économiques de la mauvaise gestion diplomatique
de la crise Ukrainienne,
- une zone euro officiellement en récession au premier trimestre 2023,
- une envolée des déficits budgétaires depuis la crise de la Covid 19, le coût faramineux du retrait des grands groupes européens de Russie, une inflation des dépenses militaires, des conséquences financières monumentales si l'Ukraine devait rejoindre l'Union européenne (voir également cet article) avec l'emprise déjà programmée des multinationales pour la reconstruction de l'Ukraine.
Avec une perte de ses valeurs morales (deux guerres sur le territoire européen, une explosion des dépenses militaires qui va alimenter l'inflation), une perte de crédibilité au niveau international, un déficit démocratique patent,
une désinformation généralisée, le projet européen ne fait plus sens. L'Europe s'étant construite
dans l'opacité depuis l'Acte Unique (1986), on comprend mieux la
gestion opaque de la crise de la Covid 19, une crise qui
constitue le point d'orgue du délitement de l'Europe. L'Europe, telle
qu'elle se construit, est contraire aux besoins et aux intérêts de la population. L'abstention, le vote protestataire et le désinvestissement du travail témoignent d'une
sécession des gens ordinaires.
L'Europe n'est pas en capacité d'assurer le bien-être de ses
peuples, ni d'assurer son indépendance. Au niveau géopolitique,
elle reste inféodée aux Etats-Unis qui profitent de la guerre
en Ukraine (cela affaiblit l'Europe, dope l'industrie américaine de
l'armement et la vente de gaz de schiste à l'Europe après la destruction du gazoduc...). Au
niveau énergétique, les sanctions prises en 2022 contre la
Russie sont non seulement inefficaces
(y compris pour le pétrole)
mais de plus contre productives pour les européens, et catastrophiques
au niveau mondial du fait des risques de pénurie alimentaire, et donc
de migration de populations. Au
niveau sanitaire, l'Europe n'assure plus la production de
médicaments.
L'Europe est en plein déclin, victime d'une destruction planifiée et
sous la menace d'un effondrement, avec une montée en puissance d'un
sentiment anti-occidental au niveau mondial, un Occident qui perd toute crédibilité. Ce qui pose la question
de la responsabilité du personnel politique au pouvoir depuis les années 1980. L'incompétence ou les
erreurs ne peuvent pas tout expliquer, puisque les mêmes politiques
sont menées depuis l'Acte Unique sans la moindre remise en question.
Reste le choix entre corruption, ploutocratie et
système pathocratique,
avec une probable combinaison de ces différents facteurs, ce qui semble
d'autant plus cohérent si l'on considère les analogies que l'on
retrouve dans la gestion de la construction européenne depuis 1986
comme dans la crise de la Covid 19. Une telle dégradation des valeurs
morales et de l'éthique est à mettre en lien avec la perte
des besoins spirituels.
Si le bilan européen est catastrophique pour les peuples européens,
c'est par contre une grande réussite du point de vue de la ploutocratie
et du système pathocratique qui sont aux commandes, qui organisent
une désinformation digne de la pravda à l'époque soviétique, et engagent l'Europe dans des guerres.
Ces crises multiples
révèlent les difficultés et les obstacles à une transition vers une nouvelle période de mutation. L'Europe a connu dans
son histoire d'autres mutations. Ces périodes de
mutation s'inscrivent sur une longue durée et débouchent sur un
changement de paradigme. Nous sommes à un carrefour avec la possibilité
de s'orienter vers une société profondément inégalitaire, une société
de contrôle, un scientisme et un matérialisme poussés à leur extrême
avec le transhumanisme
(l'hypothétique fusion de l'homme avec l'intelligence artificielle du
fait de l'essor de la nanotechnologie et de la biotechnologie, un
projet qui usurpe la notion d'humanisme et cache en réalité
« une gigantesque toile d'intérêts économiques »), ou bien d'avancer vers une
humanisation de nos sociétés.
Il
est donc important de bien comprendre les mutations précédentes
qui ont traversé l'histoire de l'Europe, pour accompagner au mieux la
période actuelle. La vision jungienne avec le processus
d'individuation servira de fil conducteur pour la
construction d'un nouveau modèle politique et démocratique destiné
à humaniser nos sociétés.
Changer et humaniser.
Changer car la gestion catastrophique de la
crise de la Covid 19 est révélatrice d'une disparition de la démocratie
Changer d'Europe car telle qu'elle
se construit, l'Union européenne ne répond pas aux intérêts des européens
Changer en
prenant en compte le déroulé des précédentes mutations dans l'histoire
de l'Europe
Changer l'actuel modèle européen pour le mettre en accord avec le
fond anthropologique de l'Europe
Changer de paradigme politique, la
double démocratie pouvant être une perspective pour humaniser nos sociétés
Changer à l'échelle individuelle, travailler sur soi, sur notre esprit, nos valeurs et nos croyances
Humaniser
nos sociétés, les relations entre les peuples, l'interdépendance entre l'humain et les éco-systèmes
Humaniser les relations internationales pour ne plus bafouer le droit international (Irak, Syrie, Tibet,
Ukraine, Yemen...)
Changer et humaniser malgré les
nombreuses résistances de l'ancien monde bien décidé à ne rien
lâcher (pouvant même aller jusqu'à provoquer des guerres afin de tenter
de préserver son hégémonie) alors qu'il est destiné à
disparaitre pour laisser place à un monde multipolaire.
Un programme qui pourrait paraître
utopique tant l'ampleur de la tâche est immense et complexe,
avec des enjeux étatiques, financiers, des volontés de puissance,
l'évolution vers une société de contrôle et la
déshumanisation de nos sociétés, vers un monde de plus en plus
désorganisé avec des crises globales (climatiques, sécuritaires,
alimentaires...) de plus en plus
nombreuses, et de plus en plus violentes. Avec des crises gérées
par la peur et par la pensée unique, puisque nous vivons une régression
de l'éthique, du droit et de la démocratie.
«
Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes
» Machiavel
« C'est
dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal » Hannah
Arendt
Faute de s'organiser et
d'élaborer un projet de société qui réponde aux enjeux et aux besoins
des sociétés et des populations, la société civile européenne (et donc
aussi chacun d'entre nous) laisse à des pouvoirs prédateurs, à une oligarchie, à une
ploutocratie et à une pathocratie la
liberté de façonner le futur selon des intérêts privés dans le
cadre d'une globalisation économique à l'anglo-saxonne :
- l'hyperlibéralisme s'appuie sur une
gouvernance
par des règles, avec la disparition de la démocratie et de tout débat,
- la pluralité de l'information ayant disparu, les medias orientent ou confisquent à leur guise les débats,
- les Etats sont sous la coupe des marchés financiers
depuis la privatisation des gains issus de la création monétaire (1973),
- face au
risque de transition,
le système financier privilégie un système économique centré sur les
énergies fossiles au détriment d'une économie verte,
- big pharma est centré sur l'industrie de la maladie et n'a aucun intérêt à la
promotion de la santé,
- l'industrie du numérique rêve de l'hybridation de l'homme avec la machine (projet transhumaniste),
-
le complexe militaro-industriel n'a aucun intérêt à la préservation de
la paix (avec la guerre contre la Russie, les Etats-Unis ont ainsi
renouvelé leur matériel obsolète) et a besoin d'un modèle de société
basé sur le conflit des opposés, (modèle anglo-saxon contre Russie, modèle matérialiste occidental contre intégrisme islamique), entre les
bons et les méchants
- une nouvelle forme de
servitude
s'est ainsi mise en place, ce d'autant que l'Europe est
sous contrôle de l'OTAN,
-
l'effondrement économique en cours, la création artificielle de la dette (depuis 1973 jusqu'au « quoi qu'il en coûte »), la répression des mouvements sociaux (gilets jaunes), la gestion par la peur de la
crise de la Covid 19 avec les confinements et la disparition du libre
consentement, puis la guerre en Ukraine annoncent la disparition de la
démocratie, l'évolution vers une société de contrôle et un pouvoir
totalitaire.
L'Europe est au bord de l'effondrement, à défaut d'avoir accompagné une évolution vers la troisième
mutation. Il est temps de se libérer d'un choix imposé (les politiques
menées depuis l'Acte Unique et Maastricht), et d'exprimer un véritable choix, comme celui de s'engager dans un
développement vertueux
de nos sociétés. Il nous faut donc d'urgence comprendre et résoudre cette crise
de civilisation (une crise bien réelle mais bien peu médiatisée comparativement aux
problématiques climatiques avec la question controversée de l'influence réelle, ou non,
des activités humaines sur le réchauffement climatique en cours) qui
engendre, en particulier depuis la position occidentale contre la
Russie, des bouleversements géopolitiques
considérables. Vouloir mettre en place des objectifs de développement
durable n'a aucun sens tant que perdurent les guerres, les volontés de
prédation ou de vengeance de la part des Etats, et l'absence du droit international.
« L'homme
est tenu de savoir. L'homme est responsable de son ignorance.
L'ignorance est une faute ». Milan Kundera
« L'homme
apaisé, sans haine ni peur, mérite
d'être appelé sage » Bouddha