LE PARLEMENT EUROPÉEN


Depuis 1979, c’est la seule Assemblée internationale élue au suffrage universel direct. Jusqu’en 1979, c’était une assemblée consultative peu représentative composée de délégués des Parlements nationaux. Avec l’Acte unique, il a cessé d’être une assemblée consultative (comme l’est encore le Conseil économique et social) sans devenir pour autant une assemblée législative à part entière. Il a acquis essentiellement un pouvoir budgétaire.

Les sessions plénières mensuelles se tiennent à Strasbourg, les travaux de commissions et les sessions additionnelles se tiennent à Bruxelles, les services du secrétariat général sont à Luxembourg. 

Le Parlement européen n’est qu’une juxtaposition de groupes parlementaires nationaux qui se regroupent par affinité politique (on peut se demander comment on peut parler de démocratie à l'échelle de l'Europe alors que les noms des groupes qui composent le Parlement européen sont inconnus du grand public). Les députés ne sont pas issus de partis supranationaux (il n’y a pas de listes européennes) : le Parlement européen ne reflète pas une opinion publique européenne. Les procédures, en particulier la présence ou non d'un seuil électoral, varient selon les pays Depuis 1999, les élections sont marquées par une abstention record tandis que l’on observe en Europe une montée des eurosceptiques.

Le Parlement est aussi un organe supranational. C’est un allié naturel de la Commission mais celle-ci peut obtenir une décision du Conseil au mépris du pouvoir du Parlement. La majorité du Parlement européen est de type social-libérale et donc acquise aux thèses libérales de la Commission.

De 1979 à 2019, la coalition sociale-libérale (PPE, S&D) a toujours été majoritaire. En 2008, le groupe du PPE-DE, majoritaire, qui rassemble les partis de centre-droit en Europe (dont l’UMP pour la France) et le groupe PSE (socialistes) ont voté dans le même sens sur 97% des textes (rapports, résolutions) examinés par le Parlement européen. Pour la période 2019-2024, la coalition PPE, S&D, Renew comptait 422 députés sur les 705 députés du Parlement européen. Contrairement à des pays européens marqués par une alternance politique, il n'y a eu aucune alternance politique au sein du Parlement européen entre 1979 et 2024.

Depuis le traité de Maastricht, le Parlement donne son avis conforme pour l’adhésion de futurs membres. Il a le pouvoir de nommer un Médiateur qui peut être saisi par tout citoyen ayant à se plaindre du mauvais fonctionnement d’une institution de l’Union européenne. Pour toutes les mesures relatives au fonctionnement et à l’établissement du marché intérieur mais aussi pour la coordination en matière de recherche, de développement de réseaux trans-européens, de protection de l’environnement..., il a acquis un pouvoir de codécision avec le Conseil. Mais le Parlement n’a pas la possibilité de légiférer. On ne lui a pas non plus attribué un droit d’avis conforme dans la nomination des juges et des avocats généraux à la Cour de justice, ou des membres de la Cour des comptes, du président de l’Institut monétaire européen et des membres du directoire de la Banque centrale. Il n’a aucun pouvoir dans des domaines tels l’union économique et monétaire ou la politique étrangère et de sécurité commune. La situation est encore pire pour ce qui concerne la politique commerciale de l’Europe. Le 12 mars 2003, la majorité social-libérale du Parlement européen a adopté une résolution soutenant l'Accord général sur le commerce et les services dans le cadre de l'OMC, ce alors que tous les députés européens ne pouvait accéder sans restriction aux documents de négociation.

Le lobbying s'exerce également auprès du Parlement européen, environ 3000 personnes font pression sur les parlementaires.

Il y a différents types de procédures :

Le Conseil apparaît bien comme le véritable législateur européen, tandis que le Parlement européen dispose en fait d’un pouvoir d’obstruction s’il ne peut imposer ses amendements. On comprend donc le désintérêt des citoyens pour les élections européennes, du fait de ce déficit démocratique. Qui plus est, alors que le fait de déléguer le pouvoir des Etats à l'Europe nécessite une exemplarité des institutions européennes, selon les révélations du journal Le Monde en janvier 2024, au moins un quart des eurodéputés sont impliqués dans des affaires ou des scandales.

Il faut enfin noter que le droit communautaire constitue un nouvel ordre juridique qui s'impose à celui des États membres.

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