L'OTAN
L’OTAN a pour
vocation « de protéger la
démocratie et les
droits de l'homme et d'assurer
la primauté du droit ». C'est du moins ce
qu'affirme
la Charte de l'OTAN !
La
dissolution
du Pacte de Varsovie en 1991 n’a pas
entraîné la
disparition de l’OTAN (l'URSS et les Etats-Unis constituaient
deux empires prédateurs). Son
nouveau rôle est en fait d’intervenir n’importe
où dans le monde
là
où les intérêts
géopolitiques et
économiques des États-Unis sont en jeu. Les Etats-Unis
refusent l'évolution vers un monde multipolaire et
tentent de se maintenir comme une hyperpuissance dominatrice.
La doctrine américaine depuis Zbigniew Brzezinski est
d'empêcher un rapprochement entre l'Europe et la Russie. Avec la
guerre en Ukraine, les Etats-Unis poussent l'Europe à entrer en
guerre contre la Russie, au détriment des intérêts
européens.
L’OTAN
peut
mettre à disposition des européens la logistique
et des
moyens
militaires pour
mener des missions sous commandement européen. Cependant, en
fonction
de leurs
intérêts, les États-Unis peuvent
refuser de le
faire. L’OTAN est avant
tout au
service des intérêts américains, et
peut même
servir à instrumentaliser
la
guerre commerciale (par le marché militaire en particulier).
Dans la
même logique de contrer la construction européenne
et
d'assurer la
prééminence de l'OTAN, les États-Unis
ont
exercé d'intenses pressions
pour faire échec au projet européen Galileo
(géolocalisation par
satellites).
Face
à l’OTAN, l’UEO est la seule
organisation
européenne compétente en matière de
défense. Pilier européen de l’OTAN,
elle peut se
développer sans pour autant
remplacer l’OTAN. Elle a été
réactivée entre le sommet franco-britannique
(12-1998) et le Conseil européen d’Helsinki
(12-1999).
Le Traité de Maastricht précise : « L’objectif est de développer l’UEO en tant que moyen de renforcer le pilier européen de l’alliance atlantique ». Du reste, la majeure partie des gouvernements européens ne veulent pas d’une défense européenne autonome pour au contraire rester dans le giron de l’OTAN. Derrière la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, le Danemark et les Pays-Bas soutiennent une Europe atlantiste. Il en est de même pour l'Allemagne. Les pays de l’Europe de l’est, dans leur grande majorité, soutiennent cette position. Pologne, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Slovénie, Macédoine, Croatie, Albanie et Slovaquie (tous membres de l’OTAN depuis mai 2003) ont signé en février 2003 une déclaration d'allégeance à la politique américaine. Les hommes politiques et les gouvernements de l’Union européenne ne veulent pas renoncer à leur pouvoir national mais se placent dans une relation de vassalité face aux Etats-Unis.
L'OTAN n'a plus lieu d'être. Mais l'Europe n'arrive pas à se penser en terme de puissance, non pas dans le sens d'une volonté de pouvoir, de prédation, mais en terme de puissance capable de promouvoir une autre vision du monde et un nouveau modèle en accord avec la conjonction des opposés. De ce fait, l'OTAN n'a cessé de s'étendre jusqu'à encercler la Russie, au détriment des intérêts européens. Dans cette perspective, un partenariat stratégique a été signé en 2008 entre les Etats-Unis et l'Ukraine.
S'obstiner à construire une Europe du libre-échange sous contrôle de l'OTAN, l'absence d'autonomie stratégique, l'absence d'une vision géopolitique indépendante de l'Europe : tout ceci est contraire aux intérêts des européens.