FONDEMENTS
TRANSDISCIPLINAIRES
Le thème de la conjonction
des opposés est récurent dans l’histoire de la
civilisation européenne. A
l’aube de la première mutation, Anaximandre (vers - 611 /
- 546) définit un principe
originaire, l’Apeiron, d’où procèdent les
opposés matérialisés dans le monde
des apparences. Pour Héraclite (vers
-
550 / - 480), ce qui constitue l’Etre, c’est le devenir.
Rien ne peut être
pensé sans son contraire. De la tension des contraires surgit
tout ce qui est.
Mais tout est gouverné par le Logos qui est l’unité
des contraires. Un
millénaire plus tard, à l’aube de la seconde
mutation, Nicolas de Cues (1401 -
1464) reprend le thème de la coïncidence des opposés
dans l’UN, dans Dieu. Il y
a matérialisation des opposés dans le monde, les
opposés sont développés,
déployés dans le monde, ils sont enveloppés,
repliés en Dieu.
La vie est un perpétuel
équilibre entre des polarités opposées mettant en
œuvre des mécanismes
d'adaptation au changement. L'être humain, comme les
sociétés qu'il constitue,
est ainsi construit. Dans son principe d'antagonisme des
énergies, Stéphane
Lupasco (Psychisme et sociologie, Casterman, 1978) énonce
que toute
énergie, quelle soit biologique ou physique,
implique une énergie antagonisme et contradictoire,
« de sorte que
l'actualisation de l'une entraîne la potentialisation de
l'autre ». C'est
selon ce principe de complémentarité contradictoire que
toute particule doit
avoir son antiparticule. Tout phénomène a sa face
complémentaire
contradictoire. Selon Lupasco (L'expérience microphysique et
la Pensée
humaine, Rocher, 1989), on doit ainsi « rechercher, en
présence d'un
phénomène quelconque, premièrement, quel est son
phénomène contradictoire, et,
deuxièmement, dans quelle mesure il le virtualise ou il est
virtualisé par
lui ». Dénonçant l'axiome du tiers exclu (il
n'y a pas de tiers qui soit à
la fois a et non a), il définit l'état T comme un
état d'équilibre entre deux
pôles antagonistes. Cet état d'équilibre engendre
une relation dynamique et
constructive, à la différence d'une relation d'opposition
qui ne peut être que
destructive (le conflit des opposés). De même que la
pathologie humaine résulte
d'une rupture d'équilibre des processus de régulation,
l'alternance entre le
capitalisme financier anglo-saxon et le communisme témoigne de
pathologies
sociales analogues au balancement entre phase maniaque et phase
dépressive.
L'état T (T comme tiers
inclu) est un troisième terme qui peut se manifester à la
fois sous l'apparence
de A et de non A, mais qui n'est ni A ni non A, car il est situé
sur un niveau
de réalité et sa projection à un temps particulier
dans un autre niveau de
réalité se manifeste sous l'apparence de A ou de non A. Actualiser l'état T implique
l'acceptation
du contradictoire, un équilibre entre le sentiment communautaire
et l'individualisme,
entre le puer et le senex (et non la fusion - confusion des contraires,
à
savoir le condominium social-libéral, la syzygie primitive).
Pour Jung,
le psychisme est une structure quaternaire organisée par un
archétype
ordonnateur, le SOI, lui-même définit comme lieu de la
conjonction des opposés,
et plus particulièrement de deux couples d'opposés :
masculin-féminin,
puer-senex. Nous avons vu que David
Bohm
considère que l'esprit et la matière sont
interdépendants et reliés. Il n’est
donc pas étonnant de constater que la matière ordinaire
est de nature
quaternaire. Il y a également quatre forces fondamentales dans
l’univers.
L’Europe est constituée de quatre types
familiaux exogames formant deux couples d'opposés : famille
souche -
famille nucléaire égalitaire, famille nucléaire
absolue - famille communautaire
exogame. En Europe, la France est le seul pays où l'on trouve une représentation de ces quatre types familiaux.
En analogie avec le processus
d’individuation, l’approche du processus
d’individuation de l’Europe permet de comprendre les enjeux
de la période de
mutation que nous connaissons depuis le début du XXème siècle. Cette approche
permet de comprendre pourquoi le processus d’exogamie
initié par la Grèce et
relayé par Rome et par l’Eglise, a débouché
sur la répartition de quatre
système familiaux exogames dans l’aire européenne.
Cette approche permet de
relier chaque archétype (masculin, féminin, puer, senex)
à tel système
familial. Au centre se trouve l’archétype
médiateur, coordonnateur, le
cinquième élément, l’élément
Mercure, clé d’une juste compréhension d’une
autre
forme de monétarisme en opposition au monétarisme dogmatique de la Banque centrale européenne.
Chaque théorie
économique peut également être
corrélée avec tel archétype. Cette
approche transdisciplinaire constitue également une trame
fondamentale pour réformer les institutions car
elle débouche sur une organisation polycentrique du pouvoir en
référence à la
notion de la double-démocratie.
Voyons cela plus en détail.
Dans la famille souche, le
rejet des autres frères, le rejet de l'autre, l'ethnocentrisme,
correspondent
au niveau de l'inconscient à la projection de l'ombre, la
possession par le
double négatif, le frère ennemi. C'est la
personnification au niveau familial
de l'archétype du Senex. Le Senex incarne également ce
qui structure, et on
retrouve dans le Parti social-démocrate une organisation
structurée et
disciplinée, peu ouverte au changement, qui accepte la
société telle qu’elle est,
sans contestation révolutionnaire. Le Senex incarne enfin la
sagesse, et le
Médiateur Senex en charge de la Justice en est
l’incarnation.
Le Senex est en opposition avec le Puer, incarné par la famille nucléaire égalitaire, qui favorise l'individualisme, l'indiscipline, le refus de l'autorité, les mouvements révolutionnaires, mais aussi la créativité. Le Médiateur Puer en charge de la recherche, créativité, médias, en est l’incarnation.
A la famille communautaire exogame
correspond le principe féminin, avec sa nature
égalitaire, sa relation émotive
et intuitive au monde, son idéal de solidarité. Au
communisme correspond
l'archétype de la Grande Mère Dévorante au travers
d'un Etat policier,
maintenant au nom de l'intérêt général tous
les individus en subordination,
dans un état de dépendance, de fusion, de
passivité, de soumission. La notion
de matriarcat fait référence, non pas à une
société marquée par le pouvoir de
la femme (ce qui serait en contradiction avec la
patrilinéarité du type
communautaire exogame), mais à un monde symbolique
caractérisé par l'absence
d'indépendance de la conscience entièrement
imprégnée par un principe féminin
archaïque, à une non différenciation de la
conscience par rapport au groupe. Nous
pouvons rapprocher ce stade de développement psychique
(décrit par E. Neumann
sous le terme de « matriarcat ») des
sociétés dominées par la
religion de la Déesse-mère, et, parallèlement,
contrôlées par le pouvoir des
sorciers ou des prêtres qui préservaient le devenir de la
collectivité tout en
la maintenant dans un état stable et inchangé. Le
Matricien aurait pour fonction la défense des
droits de l’Homme et des minorités.
Il veillerait à la qualité de l’enseignement, de la
santé en matière de soins
et de politique de santé, de l’environnement. Il incarne
les valeurs de
solidarité, d’égalité, valeurs du type
familial communautaire exogame, attribuées
par analogie à l’élément féminin.
A l'opposé se trouve la
famille nucléaire absolue qui incarne l'archétype du
héros solaire, le héraut du bien contre le mal,
l'individualisme, et au niveau politique le combat de M. Thatcher ou de
R.
Reagan pour la limitation de la puissance de l'Etat avec le
démantèlement de la
puissance publique et la disparition des politiques sociales, le
libéralisme
économique et son dogme de la compétitivité
débridée, porteuse d'inégalités. La
notion de patriarcat n'évoque pas tant la domination de l'homme
(le type
nucléaire absolu tend au contraire à promouvoir une
égalité des sexes au sein
du couple) mais un monde symbolique où le principe masculin
amène l'individu à
accéder à son autonomie et à la conscience de son
individualité. On peut
rapprocher ce stade de développement psychique (décrit
par E. Neumann sous le
terme de « patriarcat ») des
sociétés dominées par les dieux du ciel,
où les rois, les empereurs, les chefs de guerre, avaient repris
le contrôle du
pouvoir aux prêtres pour s'extraire du monde matriarcal et fonder
une culture,
organiser une société non plus selon le rythme de la
nature, mais selon des
règles et des lois. Le Président serait
responsable de la
défense de la société et des questions
économiques. Le Président incarne les
valeurs de liberté
et de responsabilité individuelle, valeurs de la famille
nucléaire absolue,
attribuées par analogie à l’élément
masculin.
Le Médiateur en charge de la
Banque centrale est symboliquement relié à
l’élément Mercure. Mercure (Hermès chez les grecs) est
l’élément médiateur, union du puer et du
senex (cadre structurant capable de
mettre en forme la créativité du puer), union du
masculin et du féminin
(androgynie psychique), union des contraires.
Mais derrière son côté lumineux (le
côté moteur du principe d'individuation), il
possède une face sombre : outre le dieu des voleurs,
à l'opposé du processus d'individuation, cette face
sombre mène au chaos.
L'après seconde guerre
mondiale a été dominé jusqu'à la fin des
années 60 par les théories de J. M.
Keynes sur lesquelles s'établirent, en Europe comme aux USA, le
développement
de l'Etat Providence, la croissance des dépenses publiques pour
financer les
grands travaux, la justice, l'éducation, la
Sécurité Sociale, la retraite, l'armée,
la police. La social-démocratie et les théories de Keynes
ont comme point
commun la volonté de concilier l'économique et le social.
Mais les années 70
marquent la montée du chômage et de l'inflation :
l'augmentation massive du
déficit budgétaire et l'effondrement des investissements,
traduisent l'échec
des politiques de relance keynésienne sur le chômage
structurel comme la fin de
l'idéologie de l'Etat Providence. Les aides massives au secteur
nationalisé, au
risque de maintenir certains secteurs en survie artificielle, et la
politique
conjoncturelle à court terme n'ont fait qu'amplifier la
rigidité du système
(archétype du Senex négatif) au détriment du
développement des activités et des
techniques nouvelles, de l'innovation et de la recherche. Le
système keynésien,
qui peut être une réponse à peu près
adaptée à telle situation conjoncturelle,
ne marche plus lorsqu'on abuse de cette solution de facilité
qu'est la
progression inconsidérée des dépenses publiques.
En opposition à Keynes, J.
A. Schumpeter insiste sur l'innovation
technologique, la priorité
accordée à la recherche, et sur l'esprit créatif
et imaginatif de
l'entrepreneur (archétype du Puer) qui maintiennent le
système économique en
perpétuel mouvement pour faciliter l'adaptation des
mentalités au changement.
C'est le concept de dynamique économique dont le principe
réside dans l'esprit
d'entreprise et les capacités d'innovation. Ceci s'inscrit dans
une perspective
à long terme et résout en partie le problème du
chômage structurel. A
l'inverse, une centralisation excessive ou le poids d'un déficit
budgétaire excessif nuisent au processus d'innovation.
L'Europe consacre peu de
moyens à la recherche et à
l'innovation, et cette faiblesse contribue à sa crise
économique. Un financement important devrait être
consacré pour la recherche dans le développement
d'une industrie décarbonnée et d'une économie circulaire.
La politique de R. Reagan et
de M. Thatcher s'inscrivait dans la lignée du libéralisme
économique d'A.
Smith, fervent partisan de la totale liberté d'entreprise, du
« laisser
faire », de l'individualisme, et donc inscrit dans une
fonction de symbolique
masculine. Mais le résultat négatif d'une telle politique
est devenu évident
aussi bien aux USA qu'en Angleterre au travers des dérives du
capitalisme
financier.
De son côté, le système
planifié de K. Marx, se présentait comme
l'antithèse du libéralisme économique.
Avec la suppression de la propriété privée, le
dirigisme, le collectivisme, les
plans quinquennaux, il était marqué par le rôle
décisif accordé aux
« intellectuels » qui prenaient toutes les
décisions, dans
l'ignorance, le plus souvent des réalités sociales et des
conditions réelles du
marché. Ceux qui croyaient « tout
savoir », donnaient souverainement
leurs ordres à ceux qui, reconnus ignorants et incapables de
prendre une
décision, devaient réaliser les productions
exigées. Le rôle ainsi accordé aux
« sachants », résurgence moderne des rois
philosophes, signe le coté
« matriarcal » de cette attitude et se
présente comme une fonction de
symbolique féminine.
Dans les années 1980 sous
l'influence et la mise en pratique des théories de M. Friedman,
prix Nobel
d'économie en 1976, la plupart des pays occidentaux ont
apparemment maîtrisé
l'inflation. Selon Friedman, il s'agissait de stabiliser le taux
d'accroissement de la monnaie en maintenant ce taux aux environs de 4
à 5 % par
an, ce pourcentage étant proposé d'une façon en
fait arbitraire et sans qu'il
ait été fondé théoriquement. Le
gouvernement ne doit pas céder à la tentation
facile de financer son déficit budgétaire par la
création monétaire. Ainsi, la
croissance modérée et stable de la masse monétaire
(rattachée à Mercure)
résorbe-t-elle la poussée inflationniste que les
précédents gouvernements
avaient entretenu par une création monétaire
incontrôlée. Mais une telle
politique monétariste n'a pas d'effet sur le chômage ou la
croissance. Il faut
ajouter que Friedman préconisait également d'ôter
aux organismes privés tout
pouvoir de créer de la monnaie pour accorder le monopole de la
création
monétaire à la Banque Centrale. C’est un des points
développés par Maurice
Allais.
Constatant que l’impôt sur
le travail est inquisitorial
et décourage
tout esprit d’entreprise, Maurice Allais (Prix Nobel
d’économie en 1988)
propose de supprimer l’impôt sur les
bénéfices des sociétés et celui sur les
revenus du travail (revenus considérés comme
légitimes), pour ne pas pénaliser
les activités créatrices. Il propose également de
supprimer l’impôt foncier,
l’impôt sur les successions et sur les grandes fortunes.
Ces prélèvements
seraient remplacés par deux impôts de base, la T.V.A.
et un impôt sur le
capital, par l’attribution exclusive
à l’Etat des profits issus de la
création monétaire, et par une taxation des capitaux
spéculatifs à court terme (sur l'exemple du modèle
chilien qui, à la différence de la taxe Tobin, ne
nécessite pas une étroite coopération
internationale).
L’impôt sur le capital et la T.V.A. se
complètent. Ils
établissent une relation régulatrice entre le capital et
le travail.
Pour l’impôt sur le capital, Maurice Allais propose une taxe de 2 %
prélevée sur les biens physiques.
Cet impôt définirait ainsi un impôt éthique
et impersonnel. Il ne pénaliserait
pas les activités créatrices, faciliterait
l’accession à la propriété privée.
Il permettrait une répartition plus équitable des revenus
et l’amélioration de
la situation des plus défavorisés. Il augmenterait le
revenu consommable et
l’efficacité de l’économie. Favorisant
entreprise et création, il permettrait
une diminution du chômage. L’impôt sur le capital est un
mécanisme régulateur majeur
du capitalisme. Il réconcilie le libéralisme
économique avec la justice sociale
et l’équité. Il oblige à dégager une
rentabilité du capital. Chacun devrait
faire fructifier son patrimoine pour le bénéfice de la
collectivité. « Il
peut être interprété comme le prix à payer
pour la jouissance paisible de ces
biens durables » (M. Allais). L’impôt sur le
capital ne s’applique pas à
la source (lors de l’investissement), mais annuellement, sur un
capital investi
et non sur un capital nominal (monnaie ou actions). L’impôt
sur le capital ne peut
être doublé d’un impôt
de même nature. Il suppose donc la suppression de
l’impôt sur la transmission
du capital, que ce soit l’impôt sur les successions, ou
l’impôt sur
l’acquisition. De même, la T.V.A., impôt sur la
« valeur ajoutée »,
et donc sur le travail, ne doit en aucun cas se doubler d’un
autre impôt sur le
travail tel que
l’actuel impôt sur le
revenu.
La monnaie intervient dans
la régulation entre le capital
et le travail,
elle doit de plus contribuer à la dynamique et à
l’évolution de la société. Or,
la structure actuelle de l’économie multiplie les faux
droits en donnant à
différents acteurs économiques la possibilité de
créer de la monnaie. Allais
n’hésite pas à faire un parallèle entre la
création monétaire ex nihilo issue
de la structure
actuelle du mécanisme du crédit (ce sont les banques privées qui créent la monnaie), et
l’activité d’une association de
faux-monnayeurs.
Pour ce qui est des contraintes
imposées par l'Europe avec le traité de Maastricht et les suivants, du fait du
pacte de stabilité et de la
politique de la banque centrale, les Etats n'ont plus la
possibilité de mener une politique budgétaire ni une
politique monétaire adaptées aux circonstances
économiques locales, le tout conduisant à une atonie
économique, à une économie de rente, à la
domination des marchés. Enfin, une politique monétaire
restrictive va à l'encontre d'une politique d'investissement,
politique totalement délaissée en Europe.
Le droit de frappe doit rester une prérogative exclusive de l’Etat. Les gains issus de la création monétaire doivent revenir en totalité à la collectivité. « Le domaine de la création monétaire doit relever de l’Etat et de l’Etat seul. Il convient de lui donner une maîtrise totale de la masse monétaire ». Ces principes étaient déjà défendus par Irving Fischer. Mais Maurice Allais va encore plus loin en proposant de dissocier les activités des banques (ce qui était le cas en France avant la loi du 24 janvier 1984) afin de leur enlever toute possibilité de création monétaire, tant à partir des dépôts à vue que des dépôts à terme :
Rappelons qu'en 1933, le Glass-Steagall Act, ou Banking Act, marquait une incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement. Mais l'adoption du système de changes flottants en 1973 marquera le début de la lutte de certains intérêts privés contre cette loi. Dans un esprit similaire, la règle dite de Volcker vise à interdire aux banques collectant de l'épargne et des dépôts de spéculer sur les marchés.
A l’exception de la Banque de France, toutes les activités des banques nationalisées pourraient être ainsi restituées au secteur privé. Il faudrait cependant joindre à la réforme de M. Allais la relation qui devrait lier l’augmentation de la masse monétaire à la « création ». La création monétaire doit être proportionnelle aux activités créatrices et productives moyennant un très faible taux d’intérêt, afin que l’augmentation de la masse monétaire évolue parallèlement à la production, ou, mieux, que la production augmente proportionnellement davantage que la masse monétaire : le risque inflationniste serait donc nul (si l'on met de côté l'influence sur l'inflation de l'augmentation du prix de l'énergie, des pénuries, de la crise du transport maritime, de la guerre en Ukraine, de la spéculation financière...). La création monétaire pourrait ainsi financer une industrialisation verte (grands travaux dans le domaine du transport ferroviaire, de l'énergie, de la rénovation thermique des batiments...). La monnaie doit être dirigée vers un investissement productif qui contribue à une croissance verte selon la proposition de la Fondation Hulot.
La création monétaire ne devrait pas correspondre à des dépenses de fonctionnement (le financement du déficit budgétaire génère de l'inflation, mais seulement à des dépenses de création. Il devrait donc y avoir deux types de prêts :
· Les
prêts courants se feraient sur la base de l’épargne
et devraient être réservés
à des banques privées qui emprunteraient l’argent
collecté exclusivement par
les banques de dépôt qui le prêteraient aux
conditions du marché. Tout ce qui
serait consommation, opération de trésorerie, ou
couverture d’un découvert
devrait relever de prêts privés. L’Etat pourrait
également y avoir accès dès
lors qu’il s’agit d’un investissement pour ses
propres besoins, tandis que le budget de
fonctionnement de l’Etat resterait couvert et
équilibré
par
l’impôt.
· Par
contre les prêts de création pourraient être
assurés par des prêts d’Etat, le
capital correspondant étant
« créé » monétairement par
la Banque
centrale, avec un taux
d'intérêt
très faible voire nul. La durée du prêt devrait
correspondre à la durée de vie estimée du
bien créé. La croissance de la masse monétaire
devrait être adaptée aux
activités créatrices, aux infrastructures, à la
recherche dans les énergies non polluantes...
Il conviendrait également d'imposer les activités polluantes selon les mécanismes d'incitations proposés par Arthur Pigou, de manière à obtenir une décroissance des activités destructrices pour l'environnement tout en favorisant la croissance dans des domaines tels que le développement de nouvelles technologies propres.
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En refusant de reconnaître ce noyau quaternaire archétypique (masculin, féminin, puer, senex), l’Europe de l'Acte Unique puis de Maastricht (relayée par celle d’Amsterdam, de Nice et de Lisbonne) poursuit une politique foncièrement anti-européenne. Elle connait de multiples crises. La non reconnaisance du couple puer / senex conduit à la disparition de l'activité régulatrice de l'Etat (senex) et au sous investissement dans des activités créatrices (puer), comme elle conduit à la guerre des générations. La non reconnaissance du couple masculin / féminin se traduit par l'hégémonie du principe de liberté (néo-libéralisme) qui, poussé à l'extrême, conduit à la démesure, à l'hybris (on peut aussi relever la question de la traite humaine en Europe de l'Est) et à l'affrontement (mené par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne et les Pays Baltes) contre le représentant principal de la famille communautaire exogame, la Russie. L'ordre psycho-socio-politique de l'Europe est rompu, le principe mercure se transforme en sa face sombre, le dieu des marchands et des voleurs (comme l'appropriation par le secteur privé des gains issus de la création monétaire, puis la gigantesque spoliation engendrée par la crise financière de 2008). Corruption systémique, mensonges, volonté de prédation, déshumanisation, perte de l'éthique, pensée unique avec suppression du débat contradictoire, irresponsabilité et impunité des acteurs politiques, hyperlibéralisme et turbocapitalisme, thanatocapitalisme (Byung-Chul Han), volonté de pouvoir et de contrôle, techniques d'ingéniérie sociale pour le contrôle des esprits, destruction délibérée de la santé, de l'humain, pathocratie, incarnent cette face sombre d'un principe mercure totalement imprégné de pulsions guerrières destructrices et d'une pulsion de mort qui peut aller jusqu'à une conspiration contre les peuples avec une volonté délibérée de nuire.
Les systèmes familiaux Nucléaire égalitaire Communautaire exogame Nucléaire absolue Souche |
Les
archétypes Puer Féminin Mercure
Masculin Senex |
La
double – démocratie Médias Matricien
Banque Président Justice |
Les
théories économiques SCHUMPETER MARX
A
L L A I S
SMITH KEYNES |